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Présentation

  • : Les machines du fantasmagore
  • : Présentation d'attractions de pré-cinéma, du XVIIe siècle à nos jours : optique, lanterne magique, image animée, théâtre, ombres chinoises, cinématographe ancien, photo en relief, 3D
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Opticiens et vente d'appareils 

 

BIANCHI

 

Les Bianchi sont une famille d’opticiens dont le nom est synonyme à Toulouse de pionniers de la photographie.

 

Fondée en 1816, la maison Bianchi est spécialisée dans la fourniture d’appareils scientifiques destinés aux établissements d’enseignement de la ville, aux administrations et aux particuliers fortunés.

 

Antoine Bianchi père tient commerce rue de la Pomme à Toulouse et à Paris, rue du Coq Saint Honoré. Cette implantation parisienne va permettre aux toulousains de bénéficier rapidement des toutes dernières nouveautés scientifiques diffusées dans la capitale, en particulier dans le domaine de la photographie. C’est ainsi que Toulouse fut la première ville de France après Paris à découvrir le daguerréotype grâce aux expériences publiques d’Antoine Bianchi fils, réalisées avec du matériel envoyé par son père. La construction de matériel et le perfectionnement apporté à la daguerréotypie feront la renommée des Bianchi père et fils de 1839 à 1858, bien après que la pratique en soit tombée en désuétude au profit de procédés plus rapides et moins coûteux.

 

L’activité des Bianchi nous est connue à travers de nombreux documents tout au long du 19e siècle : invention et perfectionnement d’instruments de physique, communications scientifiques, récompenses aux expositions, et bien sûr annonces de presse.

 

Dans le Journal de Toulouse, Bianchi fait régulièrement paraître des réclames, particulièrement étoffées à la période des étrennes. Nous en retiendrons trois exemples qui touchent à notre domaine de l’optique récréative :

 

1825

« Indépendamment de l’assortiment complet de tout ce qui concerne l’optique, la physique, les mathématiques et la météorologie, que l’on trouve dans le magasin de M. Bianchi, opticien, rue de la Pomme, n° 73, près la Comédie, les amateurs y trouveront un très joli assortiment de tabatières en tout genre, notamment la nouvelle boîte française, ornée du portrait du général Foy, sur médaillon doré. Le sieur Bianchi tient aussi le petit alambic très portatif, pour l’essai des vins, et autres objets nouveaux, tels que le trace page, géosyclique, globes et sphères, lanternes magiques, fantasmagories, chambres obscures, optiques de nouvelle invention, etc. etc. »

(Journal politique et littéraire de Toulouse et de la Haute-Garonne, samedi 24 décembre 1825)

 

1832

« A l’approche du jour de l’an, M. Bianchi, opticien, s’empresse de prévenir le public qu’il tient à son magasin rue de la Pomme, n° 73, près de la place du Capitole, de très grands assortimens de lorgnettes de spectacle, simples et doubles, dites Jumelles, binocles, faces à main à simples et à doubles ressorts, lorgnons carrés et ronds, en écaille, argent, vermeil, plaqué et or, unis, ciselés, guillochés ou émaillés, dans le dernier genre, et du meilleur goût. Ayant aussi une maison à Paris (rue du Coq St-Honoré, n° 11), M. Bianchi se trouve dans la position la plus avantageuse pour offrir au public les modèles les plus nouveaux, les plus élégans et des prix très modérés. On trouve également dans ses magasins, une belle collection de cassettes de mathématiques, des fantasmagories, des lanternes magiques de tout prix, optique en boite et sur pied, un grand nombre de belles tabatières, pipes, portefeuilles et une foule d’autres objets d’étrennes de la dernière nouveauté.»              

(Le Journal de Toulouse, 23 décembre 1832)

 

1840

En 1839 commence donc pour Bianchi la grande aventure de la photographie. A l’exposition des Beaux Arts de 1840, organisée dans les galeries du Capitole, il expose des daguerréotypes et des instruments de précision, dont une lunette astronomique et un microscope solaire destiné aux projections en amphithéâtre d’expériences sur la lumière polarisée.

 

1865

Au fil des ans, le magasin Bianchi étend progressivement son offre à toutes sorte d’objets « de fantaisie et bon goût ». Au milieu des bonbonnières, boîtes à cigares et nécessaires de toilette, on remarque ainsi fin décembre 1865 un « grand choix d’éventails de mariées(…), écrans à main, à rouleaux… » qui raviraient le collectionneur d’aujourd’hui. « Parmi les objets scientifiques qui font la spécialité de la maison et qui peuvent être offerts en cadeaux » Bianchi mentionne des « lanternes magiques , lampascopes, optiques » ainsi que « le stereoscope et une masse d’épreuves à choisir ». Les nécessaires de dessin et de photographie complètent cet ensemble.

 

bianchi-73-rue-pomme.jpg

 

A LA LUNETTE D’OR - PATIN

 

La place du Capitole, telle que nous la connaissons aujourd’hui, a été achevée au début des années 1850 à la suite de la démolition de constructions anciennes et l’élévation, sur des plans de Virebent, d’une façade de bâtiments située face à la mairie. Doté d’arcades propices à la déambulation, ce côté de la place abrite dès 1853 de nombreux commerces idéalement situés en plein cœur de la ville. A l’extrémité des arcades, faisant angle avec la rue Romiguières, se trouve un magasin d’optique et de matériel scientifique.

 

1856 - 1857

« Galerie du Capitole, 16 (maison Vidal neveu.)

M. PATIN, opticien, fabricant de Paris, élève et ex contre-maître de feu L. Chevalier, ingénieur opticien, quai de l’Horloge du Palais, 25, à Paris, a l’honneur de prévenir le public, qu’établi à Toulouse depuis bientôt trois ans, il est avantageusement connu pour la bonne confection de ses verres, fabriqués par lui-même. Avis aux personnes qui tiennent à conserver leur vue, verre pour presbyte et pour miope, verre périscopique à courbe combinée, à 3 fr. la paire ; monture acier, bufle, écaille, argent, or, melchiort ; longue vue, lorgnette jumelle de spectacle, microscope, pèse-sirops, pèse-liqueurs, alcoomètres, pèse-vins, pèse-vinaigre, pèse-lait, pèse-acide, pèse-sels, lanterne magique, poliorama faisant effet de jour et de nuit, stéréoscope pour voir les objets en relief. Tient tous les articles de dessin ; boîtes de mathématiques, depuis 2 fr. jusquà 50 fr. et au-dessus. Tous les articles d’arpentage et de géométrie et quantité d’autres objets dont le détail deviendrait trop long ; il fait les raccommodages. Le tout à des prix très modérés."

(Le journal de Toulouse, 29 avril 1856)

 

Il est à noter qu’un encart similaire publiée deux jours plus tôt mentionnait « panorama » au lieu de « poliorama » : une erreur de l’imprimeur peu familiarisé avec les nouveautés parisiennes ? Le polyorama, panoptique, fabriqué par Pierre Henry Armand Lefort à partir de 1849, est une visionneuse qui permet de retrouver chez soi les émotions des dioramas à effet jour et nuit. Sous forme de lunette à vues circulaires ou de boites de différents formats, le polyorama est largement diffusé dans les années 1860.

"Poliorama" et "lorgnette enchantée", "chambre noire, chambre claire", complèteront bientôt l'offre de Patin en articles de dessin et d'instruments d'optique.

(Le journal de Toulouse, 28 novembre 1857)

 

LACAZE

 

1881

A la veille de Noël 1881, J. Lacaze, opticien, propose en son magasin situé 54 rue de la Pomme (sous les magasins du Printemps) les habituels jumelles, longues-vues, baromètres, mais aussi des machines à vapeur, des «stéréoscopes et vues» et « tout ce qui se rattache à l’optique, la physique, les mathématiques et la chimie ».

    lacaze

 

Les magasins du Printemps étaient un grand magasin de nouveautés fondé en 1875. Spécialisés dans la vente de tissus, ils étaient installés à l’entresol de l’immeuble de la rue de la Pomme. Lacaze occupe les locaux situés au rez de chaussée sur rue.

L’immeuble a disparu dans les années 50 pour faire place au magasin Monoprix qui occupe tout l’angle de la rue de la Pomme et de la rue Alsace Lorraine. 

 

 

Les objets prime : le Lampascope

 

Si, aujourd’hui, chaque grand quotidien est tenté d’offrir au nouvel abonné une tablette dernier cri et d’inonder sa boite mél d’offres de voyages, qu’en était-il sous Napoléon III ? Les pratiques sont finalement assez semblables : exotisme et technologie sont déjà d’actualité… en 1868.

« GRATIS, un objet d’une valeur de 15 à 20 francs :
Soit un splendide Album comprenant les Types et Costumes du tous les peuples du monde, avec plus de 200 pages de texte explicatif.
Soit un beau Lampascope, lanterne magique perfectionnée.
Soit deux grands et magnifiques Foulards de Chine brochés, de la Cie des Indes.
Pour recevoir GRATIS, FRANCO ET DE SUITE l’une de ces belles primes, il suffit de s’abonner pour un an à La Famille, journal illustré de la mode et de la vie domestique, rédigé par Mmes de Renneville, de Bassanville et Mlle Zde Fleuriot ».

(Le Journal de Toulouse, 28 décembre 1868)

(Le Courrier de l'Aude, 24 décembre 1868)

 
L’abonnement à cet hebdomadaire illustré coûte de 16 à 20 francs (c’est à dire un louis d’or) payable au Gérant du journal, 5 rue des Saints-Pères à Paris. La prime est estimée à la même valeur et le calcul vite fait : l’économie annoncée est de 50 %.

La lanterne magique entre ainsi dans tous les foyers, envoyée gratuitement  à l’abonné. Contrairement à ce que l’annonce laisse à penser, il s’agit d’une forme très simple de projecteur en fer blanc habillé d’un vernis coloré, aux qualités de projection rudimentaires, et qui –pour source d’éclairage- s’adapte à la lampe à pétrole familiale.


Elle est cependant la première forme d’émerveillement enfantin lorsque défilent les images naïves des contes et légendes dispensés au format imposé de 6 ou douze plaques. Et comme aujourd’hui, l’heureux acquéreur prend alors conscience que la gratuité n’est pas toujours facteur d’économies : « La prime Lampascope, ne comportant pas de sujets sur verre, envoyer 3 Fr. pour chaque douzaine de sujets demandés»… 

lampascope

 

  (réclame publiée régulièrement dans la presse satirique et de mode entre 1868 et 1872 ) coll. L.A.

 

Lorraine Aressy 

(m.a.j. 26.04.2020 - reproduction interdite sans accord préalable)

 

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Les attractions foraines :
le cosmorama Rey en 1829

le diorama du Casino des Beaux Arts en 1842

 . le diorama place Lafayette en 1844


Les spectacles de projection :
fantasmagorie et physique amusante  (1804-1858)
. Pierre Rochette, un montreur de lanterne magique à Toulouse (1827-1853)
fêtes caritatives et lanterne magique enfantine (1850-1880)
. les conférences illustrées (Trutat 1885-1900)

La vente d'appareils :
opticiens, photographes : Bianchi, Patin et Lacaze (1825 - 1880)

. les objets primes : le lampascope


et en plus :
ceci vous représente... l'histoire d'une famille de montreurs d'optique ambulants par Adrien Bouvard, ancien directeur du Théâtre du Capitole de Toulouse (1883)

zograscope et polyorama à Toulouse... dans les années soixante au musée Paul-Dupuy

 

 

 

 

 

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